Comment reconnaître un bon logo d'un logo bon marché
Les logos sont partout au point où, si vous regardez autour de vous là tout de suite, vous n'en verrez pas moins de 9 dans un rayon de 3m. Lorsqu’ils lancent leurs activités, les entrepreneurs veulent créer rapidement leurs identités graphiques et peuvent confier la création de leurs logos à des graphistes qui ne sont pas spécialisés dans ce domaine. C’était l’occasion de faire un point sur cet éléments indispensable des entreprises, que tout le monde voit, mais que très peu connaissent.
Logos : symbole de la parole
Le mot "Logos" vient du grec ancien et signifie "la parole, le discours".
Il est donc admis que le logo soit le premier souffle, les premiers mots prononcés par une entreprise. Sur le plan technique, le logo (ou logotype) est défini comme une représentation graphique d'une marque ou d'une entreprise. Il est ainsi utilisé sur les différents supports de communication et enseignes.
D'ailleurs, les premiers [vrais} logos ont émergé sur les enseignes du Moyen-Âge et n'étaient ni plus ni moins que des représentations iconiques des métiers usuels de l'époque. Aujourd'hui, les [bons] logos ne représentent plus les activités exercées par les entreprises qui les arborent, mais bien les valeurs ainsi que l'histoire de la compagnie. Ils peuvent donc revêtir une multitude de formes ; être abstraits, emblématiques, combinés ou typographiques.
Les logos célèbres revisités à la façon du Moyen-âge, par l'artiste Ilya Stallone.
Dans tous les cas, l'élaboration d'un logo est une étape clé dans la vie d'une entreprise : il s'agit du moment où votre projet aura un visage.
Bon Logo VS Mauvais Logo
Voici ce à quoi aurait probablement ressemblé le logo d’Apple si la firme avait négligé son élaboration.
Credits : ©John McWade
Lors de l'élaboration d'un logo, il est possible de faire une multitude d'erreurs et de tomber dans de nombreux pièges.
Afin de contourner ces obstacles et définir ce qu'est un bon logo, il est important de savoir ce qui en caractérise un mauvais. Ce qu'il faut garder en tête est qu'un logo n'est pas une œuvre d'art : il n'est pas supposé être beau ou subjectif ; il doit répondre à une problématique d'identité.
En second lieu, il faut accepter que le logo ne soit pas un panneau sur l'autoroute des métiers. Il ne doit pas, en effet, illustrer l'activité de l'entreprise ainsi que le faisaient les enseignes d'antan (allant du Moyen-Age à la révolution industrielle).
Si votre projet est la création d'une boulangerie, votre réflexe premier sera d'opter pour un logo représentant une... oui ! Une baguette de pain. Vous y avez pensé, dîtes-vous alors que pratiquement tout le monde y a pensé et que votre logo risque de ressembler à celui de tout le monde ; et donc à celui de n'importe qui.
Si on reste sur ce secteur et si vous êtes un peu curieux, vous remarquerez que les boulangeries Paul, La Brioche Dorée, Marie Blachère ou la Mie Câline n'ont pas de logo en forme de baguette. Il en va de même pour tous les autres secteurs d'activité : le logo de Starbucks n’est pas un grain de café ; le logo de Fedex n'est pas un camion ; celui de Nike n'est pas un athlète ; et le logo de Beats n'est pas une note de musique. Il faut donc impérativement sortir de cette volonté de renseigner l'activité de l'entreprise dans son identité graphique.
Enfin, un logo n'est pas une illustration : il ne doit pas être trop détaillé, doit être lisible et reconnaissable entre mile. La multitude de détails et effets superflus d'un logo viennent entraver sa lecture et trahissent une mauvaise compréhension des enjeux cités précédemment.
Les meilleurs logos ont des conceptions simples, légères et logiques.
Bien plus qu'une succession de points et de formes, le bon logo est conceptuel ; il recèle l'histoire ainsi que les valeurs de l'entreprise. Il peut avoir un sens caché ou implicite, et l'histoire de sa conception doit être pensée afin de le sublimer.
Afin de mener à bien cette tâche qu'est la création d'un logo, il est impératif de bien connaître le client pour qui on le conçoit. Il est également nécessaire de se plonger dans son univers professionnel afin d'éviter de tomber dans le déjà vu. Et surtout, il est de notre devoir d'offrir la meilleure expertise au client qui n'est pas forcément au fait des nouveautés graphiques et qui pourrait avoir des volontés qui ne sont plus adaptées aux tendances du marché.
Ne pas négliger l’importance d’un logo efficace
Le logo d'une entreprise est un enjeu et, comme pour tout investissement, il est possible de faire des choix plus ou moins judicieux. La pire décision qu'une entreprise puisse faire concernant son logo est de minimiser son importance en lui allouant un budget trop bas. Évidemment, beaucoup d'entreprises naissantes n'ont pas une forte trésorerie de départ ou n'ont pas forcément envie d'injecter trop d'argent dans l'élaboration d'un logo. Dans les deux cas, elles prennent le risque de donner une image médiocre et peu soigné, même si la qualité de leurs services ou produits proposés est excellente.
Le graphiste italien Emanuele Abrate s'est amusé à redesigner des logos à la lecture douteuse.
Oscar Wilde disait que "la beauté est dans l’œil de celui qui regarde".
Cette idée - qui est à propos pour les canons de la beauté physique et/ artistique ; évolutifs de par leurs époques - n'a jamais été aussi fausse que dans le monde du design. D'ailleurs, les travaux de Léonard de Vinci ont pu démontrer que l’œil est naturellement attiré vers des proportions parfaites, et qu'il digère mal les formes qu'il juge inesthétiques, sans même comprendre pourquoi.
Beaucoup de professionnels ne savent pas vers qui se tourner lors de la création de leur logo et prennent le risque de confier leurs brandings à un graphiste qui ne maîtrise pas ce type de conception.
En 2020, la marque Samsung publiait un communiqué qui rappelait que, depuis 2000, l'œil et le cerveau humain sont surexposés en permanence à une multitude de données, au point où la durée de concentration accordée à une nouvelle information est de 8 secondes (soit 4 secondes de moins que chez le poisson rouge). Le cerveau opère un tri de plus en plus drastique des médias, et les entreprises disposent alors d'une très courte fenêtre d'attention pour faire la différence. Il faut donc avoir une image de marque irréprochable si l'on souhaite toucher un public de moins en moins disponible et plus sévère, tant il est continuellement exposé à du contenu toujours plus élaboré.
Partant de ce constat, une entreprise naissante avec une mauvaise communication prend irrémédiablement le risque d'être ignorée durant ce court laps de temps. Un logo professionnel n'est pas celui d'un blog personnel destiné à une passion. Il peut donc être extrêmement dangereux de débuter avec une identité modeste ou mal pensée
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