"Tout enfant est, en quelque façon, un génie, et tout génie un enfant".
Cette citation de Schopenhauer n'a jamais été aussi vraie en ce qui concerne Léonard De Vinci, qui savait jongler avec les arts et les sciences au point où il pourrait incarner la Renacimiento à lui seul. Dans l'esprit commun, Léonard de Vinci incarne la sagesse et l'ingéniosité ; présenté par ses contemporains comme étant très beau et maniant l'art de la conversation. Il était aussi un des patrons de l'élégance, s'habillant à contrecourant des tendances : il impressionnait par sa spontanéité et son aura de liberté.
Depuis le début du mois d'août 2022, Le Clos Lucé, la dernière demeure de Léonard De Vinci, accueille pour la première fois une œuvre de cet artiste énigmatique dont personne, à ce jour, n'a réussi à éluder le mystère. C'était l'occasion de revenir sur celui que Giorgio Vasari décrivait comme étant divin, solaire et lumineux.
La curiosité enfantine
"Le peintre doit tendre à l'universalité"
Le David d'Andrea Verrocchio est une des rares et potentielles représentation de Léonard dans son jeune âge.
Léonard de Vinci (Leonardo Di Ser Piero Da Vinci) est né le 14 avril 1452 en Toscane, à 30 km de Florence, dans le village dont il a pris le nom. Il est le fils de Caterina, une paysanne, et de Ser Piero, un notaire toscan. Enfant illégitime et illettré, le destin de Léonard allait lui réserver une aventure qu'il était loin de soupçonner.
Le peintre ne sera pas élevé par ses parents (son père œuvrant à Florence et sa mère s'occupant de ses cinq autres enfants issus d'un mariage arrangé par la famille De Vinci, pour faire taire l'illégitimité de Léonard).
De Vinci sera élevé par son oncle, Franscesco, qui lui donnera le goût de l'étude de la nature et des paysages, alors inchangés des siècles plus tard. L'enfance de Léonard de Vinci est ainsi teintée de promenades solitaires et d'observations minutieuses des collines de Toscane, ce qui a aiguisé, très tôt, son sens du détail particulier. Dès cette époque, Léonard est chanceux d'avoir pour père un notaire qui disposait de réserve de papier (denrée rare à l'époque à Florence) dans laquelle Léonard se servait pour dessiner ce qui attisait sa curiosité.
Le 5 août 1473, Léonard De Vinci reproduira le "Paysage De La Vallée De l'Arno", à la plume et encre. Cette reproduction est le plus ancien dessin daté de l'artiste.
À Florence, l'illégitimité des naissances n'est pas rédhibitoire pour les classes dominantes. Pour les classes notables, en revanche, cela impliquait que Léonard ne puisse prétendre à la qualité de maître notaire, ni qu'il puisse étudier à l'Université.
Tout indique que Léonard eut néanmoins une éducation convenable à la "scuola d’abaco" (une « école d'arithmétique » destinée aux fils de commerçants et d'artisans), en dépit de ses lacunes et de son orthographe "chaotique", ainsi que le décrivait l'historien Giorgio De Santiliana. Ces inconventionnalités scolaires forgeront néanmoins sa libre pensée et son adversité face à la pensée traditionnelle ; pensée devant laquelle il se présentera - tout au long du reste de sa vie - comme un « homme sans lettres », décrit par Clercq et Gerlier comme un disciple de l’expérience et de l’expérimentation.
Verrocchio : la forge du génie
"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maître!"
Exemple de ce à quoi ressemblait les bottegas de la Renaissance.
Ser Piero aura l'intelligence de comprendre le génie de son fils. Alors âgé d'environ douze ans et recommandé par son père, Léonard part à Florence afin d'intégrer l'atelier d'Andrea Del Verrocchio, vers 1468.
Il y débutera sa formation polytechnique (peinture, sculpture, décoration, etc). L'atelier d'Andrea Del Verrocchio, comme beaucoup de maîtres italiens de l'époque, doit répondre à de nombreuses commandes, en particulier celles du mécène Laurent De Médicis. L'atelier créera principalement des peintures et des sculptures de bronze, mais aussi des décorations de fêtes. Il s'occupera également de la conservation d’œuvre antiques pour les Médicis.
Buste de Julien de Médicis réalisé par l'atelier d'Andrea Del Verrocchio
L'endroit était allégrement porté sur les exercices de l'esprit, en ce qu'on y dissertait de mathématiques, d'anatomie, d'antiquités, de musique et de philosophie. C'est en ce lieu que Léonard fréquenta, très tôt, les plus grands noms de la Renaissance italienne, tels que Lorenzo Di Credi, Sandro Botticelli, Le Pérugin ou encore Domenico Ghirlandaio : autant d'artistes qui domineront la scène créative de la Renaissance.
Bien qu'il n'existe pas de représentation officielle de Léonard De Vinci, le "David" de Verrocchio pourrait bien représenter l'artiste durant sa jeunesse. Même si cela ne soit pas officiellement avéré, il était d'usage, pour les maitres de Florence, de s'inspirer de leurs disciples dans leurs créations.
L'apprentissage à l'atelier de Verrocchio était graduel : les nouveaux arrivants occupaient la place d'apprentis et étaient en charge des tâches mineures (nettoyages des pinceaux, préparation du matériel pour le maître, balayage des sols, préparations des pigments et cuisson des vernis et des colles). Au gré de son apprentissage, l'élève était autorisé à reporter sur le panneau l’esquisse du maître de l'atelier. Une fois devenu compagnon, il pouvait s'atteler au travail d'ornementation ou de réalisation d'éléments secondaires, comme le décor ou le paysage. Selon ses capacités et ses progrès, il pouvait ensuite réaliser des parties entières de l’œuvre.
Léonard germe ainsi à Florence, à l'ombre des grands artistes et des commandes des Médicis. L'atelier est associé à des chantiers pharaoniques, comme la coupole de la cathédrale Santa Maria. Le talent de Léonard sera mis à contribution lors de l'élaboration de l'œuvre "Le Baptême Du Christ", où le jeune artiste aurait peint l'ange de gauche, d'une fraîcheur extraordinaire. C'est à ce moment que Léonard montrera sa supériorité artistiques et que, selon la légende et face au génie de De Vinci, Verrocchio n'aurait plus touché un pinceau.
Rodin disait qu'"il n'était pas possible de peindre plus vite que le soleil", et Léonard le comprit avant l'heure. Déjà chez Verrocchio, son étude de la lumière lui a permis de comprendre la technique des ciselures des drapés, pour en faire une de ses spécialités. Au cours de son apprentissage, Léonard conserva sa curiosité enfantine. Il resta d'ailleurs très observateur des techniques utilisées dans l'atelier voisin des Pollaiuolo, qui utilisaient, non pas du blanc d'œuf pour tenir les pigments, mais de l'huile.
L'Adoration des Mages, Léonard De Vinci, 1481, Galerie des Offices
À l'âge de 20 ans, Léonard de Vinci sera admis à la Guilde des peintres, pour quitter finalement Verrocchio en 1479. Il répondra alors à sa première commande importante : "L'annonciation", qui trahie la quête de perfection de Léonard. "L'adoration Des Mages" est quant à elle l'œuvre de la conquête de la liberté : il innove et dépoussière les schémas iconographiques (plaçant la vierge et l'enfant au centre, et non plus en marge). En arrière plan de ce tableau, Léonard se serait représenté, timide, et fuyant le regard.
C'est à cette époque que De Vinci sera en proie à ce qui reviendra tout au long de sa vie d'artiste ; il tatillonnera et ne parviendra pas à honorer cette commande. Cette œuvre marque les prémisses de la lenteur connue de l'artiste, mais aussi son départ de Florence.
La vie milanaise
"Fuis l'étude qui donne naissance à une œuvre appelée à mourir en même temps que son ouvrier."
L'ingénieur des Sforza
Léonard choisira son camp : se tenir auprès des princes. Alors âgé de trente ans - et après l'amertume présumée de ne pas avoir été sélectionné parmi les peintres florentins en charge de la décoration de la chapelle Sixtine - Léonard De Vinci quittera Florence pour Milan, en 1482.
Cette ville nouvelle s'avère plus propice à l'épanouissement des dons de Léonard. Il se verra confier le chantier de la fonte d'un cheval en bronze au profit des Sforza : une statue de plus de sept mètres de hauteur. La complexité de la tâche lui vaudra plus de quinze ans de rectifications des croquis. Léonard élabora minutieusement la machine qui lui aurait permis de couler le bronze en une seule fournée. Hélas, la guerre avec la France survenant, le bronze sera réquisitionné et les français détruiront le prototype en argile. Le projet sera définitivement avorté.
La Vierge Au Rocher, Léonard De Vinci, Musée du Louvres PARIS
En dépit de cet échec, cette période est abondante sur le plan de la peinture. Léonard réalisera en 1483 l'œuvre "La Vierge Aux Rochers", suite à une commande obtenue grâce à sa nouvelle introduction auprès de l'aristocratie milanaise, par le biais des frères De Predis. C'est également à cette époque que l'artiste peindra une série de portraits de femmes ; maîtresses de Ludovic Sforza. Le tableau "La dame à l'hermine", est un personnage vivant et mobile inspiré par Cécilia Gallierani. L'œuvre "La belle ferronnière", représente quant à elle l'insolence de l'érotisme féminin, directement inspiré de Lucretia Crivelli.
La dame à l'Hermine et La Belle Ferronnière.
Milan marque également une création incontournable de Léonard de Vinci : "La cène". Cette commande fut passée par Ludivico Sforza pour le couvent dominicain de Santa Maria Del Gracié. Destiné à orner le réfectoire des moines dans ce mausolée à la gloire des Sforza, le tableau illustre le dernier repas du Christ. "La Cène" peut être appréhendé comme le pic technique de la Renaissance : la composition est axée sur des groupes d'apôtres aux schémas triangulaires irréguliers contrebalancés par le triangle parfait incarné par le Christ. Tous les personnages sont dans un mouvement d'âme, contrasté par l'hésitation de Judas. Léonard a été en proie à de nombreuses hésitations sur ce chantier, n'y allant par endroits qu'à la fréquence d'un coup de pinceau par semaine. Il expliquera à Ludovic Sforza que les grands génies, "moins ils travaillent, plus ils œuvrent." La réalité des problématiques rencontrées par De Vinci sur ce travail est qu'il n'a jamais usité la technique de la fresque, sur lesquelles il n'est pas possible de revenir. Léonard se perfectionnant et revenant constamment sur son travail, son procédé, basé sur l'huile, est un désastre technique. L'œuvre actuelle n'étant qu'un fantôme de ce à quoi elle été originellement pensée.
La Cène, Léonard De Vinci, 1498, Eglise Sante Maria Delle Grazie
A Milan, il a rapidement établi son propre Bottega, qui a accueilli son apprenti, Salaï (qui reste potentiellement illustré dans le tableau de "St Jean Baptiste"). A cette époque, Léonard poursuit surtout ses travaux techniques et inventifs.
Le futur avant l'heure
"Les détails font la perfection, et la perfection n'est pas un détail."
L'Homme de Vitruve, de Léonard De Vinci, 1490, Gallerie dell'Accademia de Venise. Contrairement aux idées reçues, Léonard de Vinci ne s'est pas appuyé sur les proportions d'or pour la réalisation de ce croquis.
Léonard appréhendait ses créations sous le trium de la science, de la technologie et de l’art, avec pour maître constant la nature. Auprès de Ludovic Sforza, il voit ses desseins d'ingénieur se transformer en réalité. C'est d'ailleurs à cette époque que ses inventions prennent corps, que ce soit dans le domaine militaire ou architectural. Léonard avait un esprit rationnel et empirique ; homme sans lettres, on ne peut néanmoins comprendre Léonard sans comprendre ses prédécesseurs, en ce qu'il est la synthèse des inventeurs de son temps, et qu'il a injecté dans leurs travaux cette volonté d'aller toujours plus loin. Léonard invente ainsi le dessin industriel avec des vues en éclaté.
Dès les débuts de l'épisode de peste à Milan (entre 1484 et 1485), ses talents d'ingénieur commenceront à rencontrer un certain succès. La peste ayant décimé un nombre important de la population, il faudra leur substituer des machines. Le XVe siècle en Toscane est une ère charnière sur le plan technologique. Léonard, avant-gardiste, devient le pionnier du bio-mimétisme et élabore des technologies issues de la nature. C'est à cette période qu'il imagine sa célèbre machine volante. Bien que ce projet, comme d'autres, se montreront irréalisables, Léonard se place en précurseur dans la création d'inventions telles que l'odomètre, qui équipe aujourd'hui toutes les voitures.
Cette période est également marquée par l'obsession de Léonard quant à vouloir percer les secrets de la mort et de la vie. Ses jours sont ainsi teintés par des études anatomiques et scientifiques en préparation de l'écriture de "De La Figure Humaine", l'amenant à la production de "L'Homme De Vitruve", qu'il dessine sur la base des écrits de l'architecte Romain Vitruve. Léonard veut découper l'instant, le mouvement, et le codifiera dans son "Traité Du Mouvement", où il étudie les mouvements des animaux (notamment les chats), ceux des tourbillons, et de la chevelure.
Après vingt ans à Milan, Léonard doit fuir face à l'avancée des armées françaises, menées par Louis XII, qui chasseront les Sforza du duché. Alors âgé de 50 ans, il est contraint de trouver un nouveau maître et devient peu à peu un mercenaire de l'art.
Michaelange : le rival
"De même que tout royaume divisé est bientôt défait, toute intelligence qui se divise en plusieurs études différentes s’embrouille et s’affaiblit."
Michaelange peint par Daniele de Volerra.
Après avoir proposé ses services d'ingénieur militaire à Venise, Léonard choisit la virulence de Césare Borgia pour remplacer modestement la bienveillance Milanaise. À ses côtés, De Vinci poussera ses travaux d'ingénierie (élaborant des ponts mobiles et des structures de forteresse ; imaginant des améliorations et des optimisations). Il devient peu à peu un homme de guerre, et portera l'épée. D'un point de vue rationnel, Léonard est pourtant un pacifiste convaincu. Il est donc, à cette époque, tiraillé par ses intérêts auprès des Borgia et ses convictions les plus profondes. La mort du pape Alexandre VI, en 1503, précipitera la chute de son fils, Césare Borgia, contraignant Léonard à retourner dans une Florence. Et, bien des années après son départ, les bourgeons talentueux qu'il a côtoyé durant sa jeunesse sont devenus de florissants artistes. Florence est, à cette époque, la capitale artistique où règnent Botticelli, Signorelli, Perugin, et surtout un jeune prodige faisant énormément parler de lui : Michaelangelo.
Les deux hommes se détesteront ouvertement ; plus encore après les remarques faites par Léonard qui considérait que la peinture était hiérarchiquement supérieure à la sculpture. Cette dualité est historiquement et artistiquement intéressante en ce que Léonard et Michaelange sont les exactes opposés : Léonard est solaire et procrastinent, Michaelange est quant à lui austère, se tuant à la tâche.
Le duel artistique entre les deux artistes aura pour point culminant la fin de l'année 1503, dans la salle des 500 du Palais de la seigneurie. Léonard y sera mandé pour peindre la bataille d'Anghiari ; le gouvernement commandera une autre fresque de bataille à Michaelange, dans la même salle. Léonard sera ici en compétition directe avec son rival et se donnera pleinement pour le surpasser. Il peindra la guerre dans toute son horreur, conscient de son expérience auprès de Borgia. Il représentera l'ignominie du sang et de la lutte. De son côté, Michaelange illustrera la bataille de Cascina ; donnant corps à la psychologie et la peur avant la bataille. Les choix sont opposés, et Michaelange se montre plus original que Léonard qui se heurte à un exercice des plus classiques.
La Bataille d'Anghiari, Léonard De Vinci, 1603, Musée du Louvres PARIS / La Bataille de Cascina, Michaelange, 1542, Holkham Hall
Ce duel, bien que saisissant, tournera néanmoins court : Michaelange abandonnera le projet, appelé à Rome pour peindre la chapelle Sixtine. De son côté Léonard, ne sachant pas peindre sur mur, gâchera son ébauche qui reste, encore aujourd'hui et malgré tout, percutante de réalisme.
Léonard quittera de nouveau Florence suite à ce nouvel échec et retournera à Milan afin de restaurer son bottega. Léonard a soixante ans et poursuit alors sa quête du protecteur providentiel. Il se rendra à Rome, à la rencontre de Julien de Médicis, qui le sollicitera pour des travaux d'ingénierie. L'artiste n'est plus sollicité pour sa peinture (en raison de ses formats et de sa lenteur) ; Raphael et Michaelange lui sont ouvertement préférés.
En 1515, les aléas de la guerre bouleverseront de nouveau le destin de Léonard. Le nouveau roi de France, François 1er, revendique alors le duché de Milan. Accompagnant la délégation papale, Léonard rencontrera le roi de France à Bologne. François 1er est alors perçu comme le Prince idéal ; Léonard verra en ce roi l'homme dont il a rêvé toute sa vie.
Léonard et la France
"Celui qui aime va à la chose aimée comme les sens vont à la chose sensible."
Gravure de Léonard De Vinci Présentant la Joconde à François 1er, 1913, Gusman Leemage
François 1er fait mander la présence de l'artiste en France ; Léonard accepte, avec la conviction que ce voyage sera le dernier. Il intégrera le château d'Amboise à l'automne 1516. Le jeune roi a trouvé son enchanteur ; pour Léonard, ses projets en France resteront ambitieux. Il s'installe au Clos Lucé avec une solde bienveillante et sera entouré de beaucoup d'affections de la famille royale. Léonard organisera quatre fêtes grandioses au sein du Clos Lucé, ancrant le raffinement de la Cour de France. Il y reproduira la mémorable fête du Paradis, enchantant la Cour avec des inventions comme son lion mécanique. Pour d'aucuns, la relation qui lie Léonard De Vinci et François 1er tient du lien filial : Le roi voit en Léonard le père qu'il a perdu tout jeune. Le monarque n'hésitera pas, d'ailleurs, à appeler l'artiste "mon père".
À plus de 65 ans, et menacé par une santé déclinante, Léonard entend prouver jusqu'au bout sa renommée de génie. Le roi lui confère le projet de construction du Palais Royal à Romorantin où persistent les vestiges du Château de sa mère, Louise de Savoi.
La Mort de Léonard De Vinci, Jean-Auguste Dominique Ingres, 1818, Musée du Petit Palais PARIS
Léonard n'aura cependant qu'esquisser ce projet ambitieux. Le tableau de la "St Anne" - considéré comme le testament de Léonard - restera lui aussi inach
evé. Cette œuvre est l'héritage de De Vinci ; le résultat de toute son expertise artistique. Dans ce tableau, Léonard représente l'acceptation du destin par le sacrifice ; considérée comme l'écho d'une identification de l'histoire de Léonard, teinté de mélancolie et de la tristesse de sa jeunesse. À l'âge de 67 ans, il perdra l'usage de sa main droite. Léonard de Vinci s'éteindra le 2 mai 1519 ; dans le royaume de France, l'heure sera au recueillement, immortalisé plus tard par des artistes comme Jean-Auguste-Dominique Ingres.
La Muse de Léonard de Vinci
"Rien ne nous trompe autant que notre jugement."
La richesse de ses œuvres est telle, qu'il faudrait concurrencer Vasari pour les lister. Les tableaux de Léonard sont des icônes dans le monde et recèlent une multitude de secrets. Et, qui de mieux que La Joconde pour être l'incarnation des mystères de Léonard De Vinci.
Le portrait représente Liza Mari Gherardini qui était la seconde épouse de Franscesco Del Giocondo, un marchant d'étoffe florentin. Alors en manque de liquidité au printemps de l'année 1503, Léonard De Vinci accepta la commande d'un tableau privé. Le portrait sera néanmoins retardé par la commande de la Bataille d'Anghiari ; commande plus importante que celle que représentait cet ouvrage privé. Léonard n'aurait débuté son œuvre qu'en octobre 1503.
Représentation de Léonard de Vinci peignant La Joconde, Cesare Maccari (1863)
Cette commande ne lui ayant jamais été payée, il ne la livrera pas à Franscesco Del Giocondo et l'emportera avec lui pour le reste de sa vie. Sur ce portrait, Liza Gherardini est mise en avant comme une épouse fidèle (la fidélité étant incarné par la main droite reposant sur la gauche, qui retient une couverture). Ce tableau est devenu peu à peu l'expression de l'universalité du genre humain dans un procédé technique questionnant encore aujourd'hui.
Sa conception, au delà de ses fréquences radiales, est décrite comme recelant des voiles de textures. Les différentes analyses radiographiques effectuées sur les travaux de Léonard ont pu démontrer des contours fantomatiques, sans possibilités de cerner la composition originale. La Joconde est évanescente et vibrante au point où toutes les spéculations s'évaporent de ses traits. Le livre de Dan Brown y étant pour beaucoup sur les présomptions ésotériques intrinsèques de Léonard, qui poussent les curieux à disséquer ses œuvres et ses écrits à l'affut d'indices.
Exposition au Clos Lucé
"L’œil voit les choses de façon plus certaine dans les rêves qu’il ne les voit par l’imagination durant la veille."
Léonard est immortel et son œuvre est universelle. Il aura démontré qu'une vie d'obsession permet l'éblouissement. C'est d'ailleurs l'occasion d'approcher son art lors de l'exposition organisée dans sa dernière demeure. Jusqu'au 20 septembre 2022, "Le Saint Jérôme" de Léonard sera exposé pour la première fois au Château du Clos Lucé, en partenariat avec les Musées du Vatican. Déjà présentée au Vatican puis au Met de New York en 2019, l’exposition intervient trois ans après la célébration du 500e anniversaire de la disparition de Léonard de Vinci au Clos Lucé.
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